Comment éviter la faillite ?

Comment éviter la faillite ? Solutions alternatives

Face aux difficultés financières, de nombreuses entreprises et particuliers se trouvent confrontés au spectre de la faillite en Suisse. Heureusement, il existe des solutions alternatives pour éviter cette issue dramatique. La négociation avec les créanciers, l’établissement de plans de remboursement, la restructuration de la dette ou encore le recours au sursis concordataire constituent autant d’options à explorer. Cet article présente les principales démarches permettant d’assainir sa situation financière et d’échapper à la faillite, dans le cadre juridique suisse.

Négociation avec les créanciers : une étape cruciale

La première démarche à entreprendre lorsqu’on fait face à des difficultés financières consiste à entamer des négociations avec ses créanciers. Cette étape est fondamentale pour éviter la faillite et trouver des solutions amiables. En Suisse, le dialogue avec les créanciers peut prendre plusieurs formes :

  • Prise de contact proactive pour expliquer la situation
  • Demande de délais de paiement supplémentaires
  • Proposition de rééchelonnement de la dette
  • Négociation d’une remise partielle des créances

Il est recommandé d’aborder ces discussions de manière transparente, en présentant un état détaillé de sa situation financière et un plan d’action crédible. Les créanciers ont souvent intérêt à trouver un accord plutôt que de risquer de ne rien récupérer en cas de faillite.

Préparer un dossier solide

Pour maximiser ses chances de succès dans les négociations, il convient de préparer un dossier complet comprenant :

  • Un bilan financier actualisé
  • Un budget prévisionnel réaliste
  • Des propositions concrètes de remboursement
  • Les mesures d’économies ou de restructuration envisagées

Ce dossier permettra de démontrer sa bonne foi et sa volonté de trouver une solution. Il est judicieux de faire appel à un expert-comptable ou un conseiller juridique pour l’élaborer.

Privilégier une approche globale

Plutôt que de négocier séparément avec chaque créancier, il peut être pertinent d’adopter une approche globale en réunissant l’ensemble des créanciers. Cette méthode permet de trouver une solution équitable pour tous et d’éviter qu’un créancier isolé ne fasse échouer les négociations. Un médiateur neutre peut faciliter ces discussions multipartites.

Établissement de plans de remboursement adaptés

Lorsque les négociations avec les créanciers aboutissent, la mise en place d’un plan de remboursement constitue souvent la solution privilégiée pour éviter la faillite. En droit suisse, ces plans peuvent prendre différentes formes selon la situation :

Le concordat extrajudiciaire

Il s’agit d’un accord amiable conclu entre le débiteur et ses créanciers, sans intervention du tribunal. Ce type d’arrangement permet une grande flexibilité dans les modalités de remboursement. Il peut prévoir :

  • Un échelonnement des paiements sur plusieurs années
  • Une réduction partielle des créances
  • Un moratoire temporaire sur les remboursements

Le concordat extrajudiciaire nécessite l’accord de tous les créanciers concernés pour être valable. Il offre l’avantage d’éviter une procédure judiciaire tout en permettant un assainissement de la situation financière.

Le plan de désendettement

Pour les particuliers surendettés, le plan de désendettement constitue une alternative à la faillite personnelle. Il s’agit d’un programme structuré visant à rembourser progressivement ses dettes sur une période définie, généralement de 3 à 5 ans. Ce plan implique :

  • Un budget strict limitant les dépenses au minimum vital
  • Le versement régulier de sommes aux créanciers
  • Un suivi par un organisme spécialisé dans le désendettement

Le plan de désendettement requiert une forte discipline personnelle mais permet d’éviter les conséquences néfastes d’une faillite sur le long terme.

L’accord de rééchelonnement bancaire

Pour les entreprises ayant contracté des emprunts bancaires, un accord de rééchelonnement peut être négocié directement avec la banque. Celui-ci peut prévoir :

  • Un allongement de la durée du prêt
  • Une période de grâce sur les remboursements
  • Une révision des taux d’intérêt

Ces aménagements permettent d’alléger temporairement la charge financière et de traverser une période difficile sans compromettre la viabilité de l’entreprise à long terme.

Restructuration de l’entreprise : repenser son modèle

Lorsque les difficultés financières sont liées à des problèmes structurels, une simple renégociation des dettes peut s’avérer insuffisante. Dans ce cas, une restructuration en profondeur de l’entreprise s’impose pour éviter la faillite. En droit suisse, plusieurs options sont envisageables :

La réorganisation interne

Il s’agit de repenser l’organisation et les processus de l’entreprise pour gagner en efficacité et réduire les coûts. Cette démarche peut impliquer :

  • Une simplification de l’organigramme
  • La suppression de certains postes ou services
  • L’externalisation de fonctions non stratégiques
  • L’optimisation des processus de production

La réorganisation interne vise à rétablir la rentabilité de l’entreprise et à dégager les marges nécessaires pour faire face à ses engagements financiers.

La cession d’actifs non stratégiques

Pour générer rapidement des liquidités, la vente d’actifs non indispensables à l’activité principale peut constituer une solution. Cela peut concerner :

  • Des biens immobiliers
  • Des participations dans d’autres sociétés
  • Des brevets ou marques non exploités
  • Du matériel sous-utilisé

Cette stratégie permet d’assainir le bilan et de se recentrer sur le cœur de métier de l’entreprise.

La recherche de nouveaux investisseurs

L’entrée au capital de nouveaux investisseurs peut apporter les fonds nécessaires pour surmonter une période difficile. Cela peut prendre la forme :

  • D’une augmentation de capital
  • De l’émission d’obligations convertibles
  • D’un rachat partiel par un groupe industriel

Cette option implique souvent une dilution du contrôle des actionnaires existants mais peut s’avérer salvatrice pour éviter la faillite.

Le sursis concordataire : une protection juridique temporaire

Lorsque les négociations amiables échouent ou que la situation est trop dégradée, le sursis concordataire offre une alternative légale à la faillite en droit suisse. Cette procédure, prévue par la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP), permet à une entreprise en difficulté de bénéficier d’une période de protection pour se restructurer.

Principe du sursis concordataire

Le sursis concordataire suspend temporairement les poursuites contre le débiteur et gèle le paiement des dettes antérieures. Pendant cette période, qui peut durer jusqu’à 24 mois, l’entreprise :

  • Continue son activité sous la surveillance d’un commissaire
  • Élabore un plan d’assainissement
  • Négocie un concordat avec ses créanciers

L’objectif est de permettre à l’entreprise de se restructurer et de trouver un accord avec ses créanciers pour éviter la faillite.

Procédure d’obtention

Pour bénéficier du sursis concordataire, le débiteur doit déposer une requête motivée auprès du tribunal compétent. Celui-ci accordera le sursis s’il estime qu’il existe des perspectives d’assainissement ou de conclusion d’un concordat. La procédure implique :

  • La désignation d’un commissaire par le tribunal
  • La publication du sursis dans la Feuille officielle suisse du commerce
  • L’information des créanciers connus

Pendant la durée du sursis, le débiteur conserve la gestion de son entreprise mais sous la surveillance du commissaire.

Issues possibles

À l’issue du sursis concordataire, plusieurs scénarios sont envisageables :

  • La conclusion d’un concordat approuvé par les créanciers et homologué par le tribunal
  • Le retour à une situation financière assainie permettant la levée du sursis
  • L’échec de la procédure aboutissant à la faillite

Le sursis concordataire offre ainsi une chance supplémentaire d’éviter la faillite, mais son succès dépend de la capacité de l’entreprise à se restructurer efficacement.

Autres mesures préventives pour éviter la faillite

Au-delà des solutions juridiques formelles, diverses mesures préventives peuvent être mises en œuvre pour anticiper les difficultés financières et réduire le risque de faillite. Ces approches s’inscrivent dans une démarche proactive de gestion des risques.

Mise en place d’outils de pilotage financier

Une surveillance étroite de la situation financière permet de détecter précocement les signes de difficulté. Il est recommandé de :

  • Établir des tableaux de bord financiers réguliers
  • Suivre attentivement les indicateurs clés (trésorerie, BFR, ratios d’endettement)
  • Mettre en place une comptabilité analytique précise
  • Réaliser des prévisions de trésorerie à court et moyen terme

Ces outils permettent d’anticiper les problèmes et d’agir avant que la situation ne devienne critique.

Diversification des sources de financement

Pour réduire la dépendance envers un seul type de financement, il est judicieux de diversifier ses sources. Cela peut inclure :

  • Le recours à l’affacturage pour améliorer la trésorerie
  • L’utilisation du crédit-bail pour les investissements
  • La mise en place de lignes de crédit de précaution
  • Le développement de partenariats financiers avec des fournisseurs

Cette approche offre plus de flexibilité et de résilience face aux aléas économiques.

Formation continue en gestion financière

Pour les dirigeants d’entreprise, une bonne compréhension des enjeux financiers est essentielle. Il est recommandé de :

  • Suivre des formations en gestion financière
  • S’entourer de conseillers compétents (expert-comptable, avocat spécialisé)
  • Participer à des réseaux d’entrepreneurs pour échanger sur les bonnes pratiques

Ces démarches permettent de mieux appréhender les risques et de prendre des décisions éclairées.

Implications actuelles des alternatives à la faillite

Dans le contexte économique actuel, marqué par des incertitudes persistantes, les alternatives à la faillite revêtent une importance particulière. Les entreprises et les particuliers sont de plus en plus sensibilisés à l’importance d’anticiper les difficultés financières et de rechercher des solutions en amont.

On observe une tendance croissante au recours aux procédures de restructuration et de négociation amiable, plutôt qu’à la faillite pure et simple. Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs :

  • Une meilleure connaissance des options juridiques disponibles
  • Une prise de conscience des coûts sociaux et économiques de la faillite
  • Un environnement réglementaire favorisant les solutions de continuité

Les tribunaux suisses montrent également une ouverture croissante aux démarches d’assainissement, reconnaissant leur intérêt pour préserver l’emploi et la valeur économique des entreprises.

Dans ce contexte, le rôle des professionnels du droit et du conseil en restructuration s’est considérablement renforcé. Les avocats spécialisés en droit des affaires et en procédures d’insolvabilité sont de plus en plus sollicités pour accompagner les entreprises en difficulté. Leur expertise permet de naviguer efficacement dans le cadre juridique complexe des alternatives à la faillite et de maximiser les chances de succès des démarches d’assainissement.

L’accent est mis sur l’importance d’une intervention précoce dès l’apparition des premiers signes de difficulté. Les entreprises qui anticipent et agissent rapidement ont généralement plus d’options à leur disposition et de meilleures chances de surmonter leurs problèmes financiers.

Enfin, on note une évolution des mentalités concernant l’échec entrepreneurial. La faillite est de moins en moins perçue comme un stigmate indélébile, mais plutôt comme une expérience dont on peut tirer des enseignements. Cette approche plus nuancée favorise la prise de risque et l’innovation, tout en encourageant les entrepreneurs à explorer toutes les alternatives possibles avant d’envisager la cessation d’activité.

En définitive, les alternatives à la faillite jouent un rôle de plus en plus central dans le paysage économique suisse. Elles contribuent à préserver le tissu entrepreneurial, à maintenir l’emploi et à favoriser une culture de la seconde chance, essentielle à la vitalité économique du pays.

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